L’opération du ménisque peut s’avérer nécessaire lorsque l’on présente une douleur au genou handicapant la vie quotidienne : pourquoi opérer le genou, comment se passe l’opération, quels sont les risques et résultats possibles ? Zoom sur cette intervention.
Lésions ménisques du genou : définition
Le genou est l’articulation la plus volumineuse du corps, assurant la jonction entre les os du tibia, de la rotule et du fémur.
Il est composé de 2 articulations : fémoro-patellaire et fémoro-tibiale. Sa stabilité est assurée par les ligaments latéraux, croisés ainsi que les ailerons rotuliens.
Quant aux ménisques (interne et externe), ils se trouvent de chaque côté de la rotule. Il s’agit de tissus fibro-cartilagineux en forme de croissant, assurant les rôles de stabilisateur, d’amortisseur, et de lubrificateur de l’articulation du genou.
Les ménisques du genou sont susceptibles de s’abimer lors d’un traumatisme brutal ou de microtraumatismes répétés, notamment pendant une activité sportive.
Le vieillissement est également en cause, les ménisques pouvant se fissurer progressivement au fil des ans. Ces types de lésions sont également très souvent le signe d’un début d’arthrose du genou.
Ces lésions méniscales peuvent être stables ou instables. Elles occasionnent des douleurs, des blocages, des gonflements de l’articulation et une impression d’instabilité du genou.
Lésions ménisques du genou : traitement non chirurgical
Le traitement médical est proposé dans un premier temps (antalgiques, anti-inflammatoires voire infiltrations), lorsqu’il s’agit d’une lésion méniscale stable. Si elle est instable, il faudra forcément passer par une opération chirurgicale.
Mettre de la glace sur la zone affectée permettra de calmer les douleurs. En cas de douleurs récidivantes dans les semaines ou mois suivants (avec épanchements et blocages), il faudra envisager un traitement chirurgical. En règle générale, si le traitement médical est un échec au bout de 6 mois, le traitement chirurgical s’envisage.
Traitement chirurgical : méniscectomie ou suture méniscale
L’opération du ménisque permet de soulager les douleurs, gonflements et blocages et de reprendre ses activités normalement.
Suivant l’usure du ménisque, le chirurgien pourra procéder à une méniscectomie partielle (ablation de la partie abimée du ménisque) ou à une méniscectomie totale (ablation complète du ménisque) ou une suture si la lésion est en zone cicatrisable.
La méniscectomie, aussi nommée résection méniscale ou régulation méniscale, consiste à enlever la partie abimée du ménisque. Il s’agit d’une intervention peu invasive.
L’opération du ménisque a lieu sous anesthésie locorégionale ou générale suivant les cas, en ambulatoire. Elle dure entre 20 à 30 minutes en moyenne.
On procède à une immobilisation de la jambe, avec un garrot placé en haut de la cuisse pour réduire au maximum les saignements durant l’intervention.
Ensuite, la chirurgie a lieu sous arthroscopie. Cette technique ne nécessite pas d’ouvrir l’articulation ; elle consiste simplement à réaliser deux incisions d’environ 5 mm chacune, en avant du genou. Une petite caméra (l’arthroscope) est introduite par l’une de ces incisions, permettant de visualiser pleinement la lésion du ménisque.
Puis, à l’aide de petits instruments, le chirurgien réalise l’opération, enlevant la partie abimée du ménisque.
En cas de ménisque lésé dans une zone cicatrisable, celui -ci est suturée par arthroscopie à l’aide de petites ancres monté sur des fils. La suture permet de préserver le ménisque pour l’avenir mais les suites opératoires sont plus contraignantes.
Rééducation post-opératoire et reprise des activités
En cas de méniscectomie, vous pourrez recommencer à marcher dès votre sortie de l’hôpital, soit le soir-même de l’intervention. Il convient cependant de limiter ses déplacements pendant les 10 premiers jours, ainsi que les positions accroupies et les mouvements de torsion du genou, afin d’éviter son gonflement.
Au bout d’une semaine, vous pourrez commencer la rééducation chez le kinésithérapeute. Celle-ci vous permettra de retrouver la force musculaire de votre cuisse et la souplesse de votre genou.
Quant à la reprise du travail, elle sera généralement possible après 2-3 semaines, en fonction de votre activité professionnelle.
La reprise du sport peut être entreprise à entre 1 mois et demi et 2 mois.
En cas de suture méniscale, la récupération est plus longue. L’appui est en général autorisé dans une attelle articulée. La flexion à plus de 90° du genou est interdite pour 1 mois.
Puis, la rééducation est d’environs 3 mois. La cicatrisation du ménisque se fait en général en 6 mois, donc prudence ! Mais cela préserve l’avenir du genou.
Complications éventuelles de la méniscectomie ou suture méniscale
La méniscectomie, comme toute chirurgie, présente quelques risques et complications, tels que :
- Une raideur de l’articulation ;
- Une réaction inflammatoire (algodystrophie dans certains cas) ;
- Un hématome à l’endroit de la zone opérée, pouvant parfois nécessiter une évacuation ;
- Une infection exceptionnelle de l’articulation, nécessitant un lavage du genou et la prise d’antibiotiques ;
- Une phlébite, nécessitant la prise d’anticoagulants ;
- Une arthrose (sur le long terme).
Ces risques sont cependant rares, puisque l’intervention est réalisée sous arthroscopie. Cette technique minimise fortement les complications potentielles.
Résultats
Le but de ces chirurgies est de diminuer les douleurs et de faire disparaitre les éventuels blocages. Une suture méniscale ne peut s’envisager que sur un genou stable ou stabilisé (ligamentoplastie). En cas de suture, il existe des rerupture ou plutôt des non cicatrisations pour lesquelles il peut être nécessaire de recourir à une 2e chirurgie de méniscectomie.
Docteur Marc Elkaïm – chirurgien orthopédiste à Paris, spécialiste du membre inférieur : pied, cheville, hanche, genou.