La tendinopathie des fibulaires se manifeste par une inflammation des tendons péroniers, causant une vive douleur fortement handicapante pour la vie quotidienne : de quoi s’agit-il exactement, quelles sont les causes et facteurs de risque, comment se fait le diagnostic ?
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Définition de la tendinopathie des fibulaires
Les tendons fibulaires, aussi appelés tendons péroniers, se situent sur le côté externe de la cheville, passant derrière la malléole latérale. Ils sont au nombre de 2 : le fibulaire long et le fibulaire court. Le premier s’insère au niveau du premier métatarse, tandis que le deuxième se fixe sur le 5ème métatarse.
Permettant de stabiliser la cheville dynamiquement, ainsi que la flexion et l’éversion plantaire, ces tendons sont sollicités dans toutes les actions d’appui, de marche, de saut et de course.
Ils sont exposés à des contraintes mécaniques et tractions importantes, notamment dans le cas de la pratique de certains sports (danse, course à pied, football, etc.) et peuvent se fatiguer et s’enflammer : il s’agit de la tendinite des fibulaires.
Cette tendinopathie des fibulaires cause une douleur vive au moindre mouvement du pied, intervenant même au repos.
Sans traitement, les tendons des fibulaires continuent à sa fatiguer et finissent par se rompre entièrement. Cette rupture occasionne la disparition de la plupart des douleurs, mais limite bien entendu fortement les activités sportives sollicitant la cheville. De plus, elle peut également favoriser des entorses répétées.
Heureusement, la tendinopathie des fibulaires se soigne très bien. Le traitement est dans un premier temps médical, et est suffisant dans la grande majorité des cas. Celui-ci est à définir avec votre médecin, mais consiste globalement en : la mise au repos du corps (avec limitation des déplacements au strict minimum), l’arrêt du sport pendant 4 à 6 semaines afin d’éviter les récidives, des séances de kinésithérapies pour une rééducation en douceur, la prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens pour soulager les douleurs. Les injections de corticoïdes sont quant à eux très peu conseillées pour soigner la tendinopathie des fibulaires, car elles présentent un risque élevé de rupture secondaire du tendon. Le port de semelles orthopédique est essentiel, afin de corriger les troubles architecturaux de l’arrière pied, ce qui permet de réduire les contraintes mécaniques sur les tendons et favorise donc leur guérison.
En cas d’échec du traitement médical, une intervention chirurgicale est à envisager. Sans rupture du tendon, le chirurgien pourra notamment réaliser un nettoyage des tendons, sous arthroscopie ou à ciel ouvert (tenosynovectomie). S’il y a fissuration tendineuse, il pourra réaliser la même procédure, mais en réparant le tendon par exérèse de la fissure, voire aussi procéder à une tubulisation du tendon afin de le renforcer.
Mais il faut surtout corriger la cause qui peut amener le chirurgien à corriger un défaut d’axe de l’arrière pied en cassant le calcaneus pour le réaxer.
Causes et facteurs de risques de la tendinopathie des fibulaires
Une tendinopathie des fibulaires peut se développer suite à divers facteurs :
- Des microtraumatismes répétés, notamment dans le cas d’une pratique sportive excessive sollicitant les articulations (course à pied, basketball, danse, etc.) ;
- Une laxité ligamentaire de la cheville ;
- Un trouble architectural tel qu’un varus de l’arrière pied ;
- Un chaussage inadapté (talons hauts, chaussures étroites, etc.) ;
On retrouve également une tendinopathie des fibulaires dans les fractures ou entorses sévères de la cheville, mais aussi en cas d’hypertrophie du tubercule des fibulaires.
Tendinopathie des fibulaires : symptômes
Les symptômes de la tendinopathie des fibulaires se caractérisent par un gonflement et des douleurs derrière et sous la malléole (sur le côté extérieur de la cheville), irradiant vers le haut, en direction du genou, et exacerbées lorsque la cheville se retrouve en flexion plantaire, mais aussi en éversion active contre une résistance. Elles sont quelquefois associées à des impressions d’instabilité ou à des ressauts des tendons, notamment lors des mouvements d’éversion et de flexion dorsale.
La douleur associée à la tendinopathie des fibulaires tend à s’aggraver au fil du temps. Il est également possible de ressentir des douleurs en appuyant directement sur la zone où sont situés les tendons fibulaires.
Quel diagnostic ?
Examen clinique
Pour diagnostiquer une tendinopathie des fibulaires, votre médecin va procéder à un examen clinique afin de localiser précisément votre douleur et connaître les structures en causes. Cet examen met en évidence une douleur à la palpation, avec très souvent un épaississement des tendons voire une luxation. Il caractérisera également l’axe de votre arrière pied.
Examen(s) d’imagerie
Afin de confirmer son diagnostic d’une tendinopathie des fibulaires, votre médecin pourra réaliser une radiographie (en charge, face et profil et Méary) afin de faire un premier bilan. En cas de tendinite grave, une IRM ou une échographie permettra de préciser davantage les lésions et leur évolution.
Docteur Marc Elkaïm – chirurgien orthopédiste à Paris, spécialiste du membre inférieur : pied, cheville, hanche, genou.