Hallux valgus : définition
Il s’agit par définition d’une déformation progressive du gros orteil. L’articulation dévie vers l’extérieur, créant ainsi une bosse dorsale apparente (couramment appelée « oignon »), et l’extrémité du gros orteil se rapproche vers le second orteil. Selon le cas, la bosse peut être à la fois inesthétique, gênante, et plus ou moins douloureuse, ce qui constitue un motif de consultation chez le médecin.
Le premier orteil du pied joue un rôle important dans la marche. Il est constitué d’un os appelé premier métatarsien, et de deux autres os situés à son extrémité et appelés phalanges. L’articulation entre ces deux parties osseuses se nomme l’articulation métatarso-phalangienne. Pour que le gros orteil du pied fonctionne normalement et bouge correctement lors de la marche, ces os doivent donc être parfaitement alignés et l’articulation doit être droite. S’il existe une déformation de l’articulation de l’orteil, une déviation, avec l’apparition d’une bosse, on parle alors d’hallux valgus.
Par ailleurs, il existe 3 états d’avancement selon le degré de déviation des phalanges du gros orteil par rapport à l’axe du premier métatarsien. Lorsque cet angle de déviation, ou « angle de valgus », est inférieur à 20°, on parle d’hallux valgus léger. Entre 20-40°, le gros orteil commence à se coller au deuxième orteil, et on parle alors d’hallux valgus modéré. Enfin, il s’agit d’un hallux valgus sévère lorsque le gros orteil croise le suivant et que l’angle de déviation est supérieur à 40°. Dans la suite de l’article, découvrez comment apparaît ce phénomène anormal, et comment se déroule le diagnostic.
Causes et facteurs de risques
Cette déformation du gros orteil n’a pas de cause unique. En effet, la pathologie peut être causé par plusieurs facteurs tels que l’hérédité (dans 25% des cas). L’âge est également un facteur favorisant l’hallux valgus : les symptômes apparaissent entre 40 et 50 ans dans 90% des cas, et cette anomalie du pied touche 30% des personnes âgées en France. De même, les personnes ayant un gros orteil naturellement long (on parle de « pieds égyptiens ») ont plus de chance de développer une déformation de l’avant-pied. Par ailleurs, les chiffres montrent que les femmes sont plus touchées que les hommes (dans plus de 90% des cas), et le port de chaussures à hauts talons et à bouts étroits ou pointus est également un facteur de risque. Enfin, la ménopause et certaines maladies peuvent aussi favoriser l’hallux valgus. L’arthrose peut d’ailleurs aggraver les symptômes, et peut même engendrer une luxation de l’articulation de l’orteil ainsi qu’une perte de sa fonction. Il est donc important de consulter un médecin lorsque les premiers signes apparaissent.
Hallux valgus : symptômes
L’hallux valgus a pour symptôme la déformation de l’avant-pied avec une bosse dorsale apparente, et une déviation du gros orteil. Cette déformation apparaît de manière progressive. Elle constitue un détail inesthétique, et pose également problème pour le chaussage. De plus, lorsqu’il est important, l’hallux valgus provoque souvent une douleur, et en particulier pendant la marche. En effet, le frottement de l’hallux valgus dans la chaussure peut engendrer une réaction inflammatoire. La bosse devient alors rouge, chaude, et douloureuse.
Parfois, le gros orteil dévié peut aussi engendrer des déformations des autres orteils. Ceux-ci se retrouvent alors recroquevillés, ou repliés « en griffes ». Avec le temps, les symptômes peuvent s’accentuer, s’aggraver, jusqu’à éventuellement provoquer une perte fonctionnelle du gros orteil, et par conséquent, une gêne considérable pendant la marche. C’est pourquoi, dès qu’une gêne, douleur, ou déformation de l’orteil est constatée, il est recommandé de consulter un médecin généraliste ou un spécialiste des problèmes orthopédiques pour pouvoir mettre en place un traitement adapté.
Quel diagnostic ?
Examen clinique
De par ses symptômes facilement identifiables, l’hallux valgus se diagnostique rapidement dès l’examen clinique. Durant la consultation, le médecin observe le pied du patient et constate en effet les signes d’une déformation de l’orteil : une bosse témoignant d’une déformation de l’articulation métatarso-phalangienne, une déviation du gros orteil vers le deuxième, etc.
Examen(s) d’imagerie
Ce diagnostic de l’hallux valgus peut être complété par un bilan radiographique, qui permet en effet de mesurer précisément la déviation des os, et de déterminer si une opération de chirurgie de l’hallux valgus est nécessaire ou non. Par la suite, d’autres examens complémentaires d’imagerie tels qu’une échographie ou une IRM (imagerie par résonnance magnétique) peuvent être réalisés. Ils visent notamment à vérifier l’état des autres orteils.
Opération de l’hallux valgus : traitement
Suite aux résultats du diagnostic, le médecin prescrit au patient un traitement adapté, comme par exemple le port d’une orthèse plantaire pendant une certaine durée, des traitements pour apaiser la douleur, ou encore une intervention chirurgicale pour les cas les plus extrêmes.
Comment le soigner ? Qui consulter ? Pour en savoir davantage, vous pouvez consulter la page relative au traitement de cette pathologie – Chirurgie de l’hallux valgus
Docteur Marc Elkaïm – chirurgien orthopédiste à Paris, spécialiste du membre inférieur : pied, cheville, hanche, genou.