C’est principalement la gravité de l’entorse de la cheville qui détermine le temps de guérison nécessaire. Dans près de 60% des cas, le patient récupère en environ 1 mois, sous l’effet d’une prise en charge purement médicale. Néanmoins, dans les cas de déchirure partielle ou de rupture ligamentaire complète, la convalescence peut s’étaler sur des périodes bien plus longues, notamment lorsqu’il a fallu procéder à une intervention chirurgicale pour réparer les structures endommagées.
Entorse bénigne de la cheville
Le terme « entorse » désigne une lésion des ligaments, structures fibreuses peu extensibles qui unissent les os au niveau d’une articulation et assurent donc la stabilité de cette dernière. Au niveau de la cheville, on distingue les ligaments externes et internes et ce sont le plus souvent les premiers qui sont victimes d’entorses, après un mouvement anormal au cours d’une activité sportive.
Dans 60% des cas, il s’agit d’une blessure relativement légère : les ligaments ont simplement subi un étirement excessif, sans aucune déchirure ou, plus grave encore, rupture totale. La douleur reste modérée et le patient peut encore poser le pied au sol. Les premiers gestes sont cependant primordiaux en cas d’entorse suspectée. Ils doivent consister en une mise au repos de l’articulation, sa surélévation et l’application de glace. La cheville doit par ailleurs être maintenue à 90°, sans trop la serrer.
Il importe aussi de consulter un médecin, afin de confirmer la faible gravité de la blessure et de mettre en place le traitement médical adapté. Il consiste majoritairement en la prise d’anti-inflammatoires et d’une attelle couplée aux mesures précédemment mentionnées. Dans la majeure partie des cas, cette prise en charge précoce permet d’éviter des complications futures (arthrose, instabilité chronique de la cheville) et le patient récupère classiquement en environ 1 mois, aidé pour cela par des séances de rééducation fonctionnelle avec un kinésithérapeute.
Les cas plus graves : déchirure partielle ou rupture totale des ligaments
Plus rarement, dans certains cas, l’entorse est plus grave : les ligaments atteints peuvent avoir subi une déchirure partielle ou s’être totalement rompus. Cela s’accompagne d’une douleur extrêmement vive, d’une impossibilité de prise d’appui sur le membre touché, de gonflements importants et de la formation d’un hématome dû au saignement des structures ligamentaires atteintes. On appelle cet hématome “oeuf de pigeon”.
Devant ces symptômes, la consultation chez un médecin devient incontournable. Elle permet d’estimer précisément la gravité du traumatisme et d’écarter l’hypothèse d’une fracture osseuse. Pour cela, l’examen clinique est souvent accompagné de radiographies, exceptionnellement il peut être prescrit une échographie, voire une IRM.
C’est le plus souvent un traitement conservatif qui est mis en place et prend la forme de celui appliqué en cas d’entorse bénigne, complété par le port d’une botte orthopédique. Le temps de guérison s’étend alors à 6 semaines voire 3 mois, pour assurer la cicatrisation complète des tissus ligamentaires atteints.
Enfin, il peut arriver que, malgré cette prise en charge médicale, la cicatrisation des ligaments ne se fasse pas correctement et que le patient développe une instabilité chronique de la cheville : il a alors la sensation que l’articulation se dérobe, même dans des circonstances normales et ressent des douleurs fréquentes, y compris lors de la marche sur terrain plat. Une intervention chirurgicale (« ligamentoplastie de la cheville ») devient alors nécessaire, de même que dans les cas de rupture totale du ligament. La pratique des sports doux (natation, vélo…) redevient alors possible au bout d’un mois environ. Il faut en revanche compter 3 mois pour reprendre la course à pied et au moins 5 pour les sports de contacts.