Hallux limitus : symptômes, diagnostic et traitement

par | 5 mars 2024

Cette actualité appartient aux catégories suivantes : Hallux limitus | Pathologie du pied

L’hallux limitus est une pathologie d’origine tendineuse qui induit des douleurs et une perte de mobilité du gros orteil. Mal soignée, elle peut évoluer vers de l’arthrose (hallux rigidus). Sa prise en charge en première intention est toujours d’ordre médical. C’est uniquement quand elle s’avère insuffisante qu’un traitement chirurgical doit alors être envisagé.

 

Hallux limitus : définition et symptômes

Le muscle long fléchisseur du gros orteil (hallux) va de l’arrière du péroné à la phalange distale, située à l’extrémité de l’hallux. L’hallux limitus est une pathologie qui apparaît lorsque le tendon du long fléchisseur ne peut pas jouer son rôle normalement, que cela soit dû à la présence anormalement basse de fibres musculaires (ectopie), à une gaine tendineuse trop étroite ou lorsqu’un morceau d’os coince le tendon dans la gouttière.

Dans tous les cas, la mobilité et la flexibilité du gros orteil sont altérées. Les patients atteints décrivent parfois une sensation de picotement ou d’engourdissement dans et autour de l’orteil. Il est aussi fréquent qu’une bosse osseuse apparaisse sur le dessus de l’articulation et qu’une cal se développe en dessous, sous l’effet d’une pression mécanique accrue.

Par ailleurs, principalement lors de la marche, cette rigidité peut entraîner de fortes douleurs au niveau de l’articulation concernée, mais aussi parfois au genou, à la hanche, voire au bas du dos. De plus, non prise en charge, cette affection peut induire un développement arthrosique au niveau du gros orteil (hallux rigidus).

 

Diagnostic de l’hallux limitus

Principalement clinique, le diagnostic de l’hallux limitus n’est pas toujours évident. Il convient donc de faire appel à un praticien familier de cette pathologie. En plus des symptômes évoqués plus haut, il base en général ses conclusions sur la réalisation d’un « stretch test » (pour estimer l’amplitude de mouvement du tendon long fléchisseur) et d’un examen biomécanique, pour détecter les anomalies à la marche et en position statique. Si nécessaire, ces tests peuvent éventuellement être complétés par des examens d’imagerie médicale mais ils ne permettent pas d’en faire le diagnostic avec certitude. Seul l’examen clinique et l’interrogatoire permettent de poser le diagnostic.

 

Prise en charge

Ce sont toujours des mesures médicales qui sont mises en place en première intention pour traiter un hallux limitus. Et, dans la majorité des cas, ce traitement conservateur s’avère suffisant pour prendre en charge la douleur et la gêne induites ainsi que pour limiter la progression de la pathologie. Cette prise en charge se décline sur différents plans. En premier lieu, il s’agit pour le patient de porter des chaussures adaptées, qui n’exercent pas de pression mécanique excessive sur le gros orteil. Elles se caractérisent notamment par leurs semelles rigides et il convient d’éviter les chaussures à talons ou même légèrement surélevées.

Il est aussi très important de pratiquer des exercices d’étirement de la chaîne postérieure. Elle inclut les muscles ischio-jambiers, fessiers, et bien sûr ceux du pied, en particulier au niveau dorsal. Il est essentiel d’étirer les corps musculaires genou en extension pour avoir un effet. Les étirements sont à réaliser biquotidiennement.

Par ailleurs, le glaçage de l’articulation 2 ou 3 fois par jour pendant 15 minutes et la prise d’anti-inflammatoires en cure de courte durée font aussi classiquement partie du mode de prise en charge médical de l’hallux limitus.

C’est seulement quand ces mesures conservatrices ne sont pas suffisamment efficaces qu’un traitement chirurgical doit être envisagé. Il peut notamment s’agir de la libération arthroscopique du long fléchisseur, de l’hallux à la partie postérieure de la cheville au moyen de 2 petites incisions. Les suites opératoires sont simples. La marche est autorisée immédiatement sans immobilisation, mais il faudra observer une période de repos relatif accompagné d’exercices d’étirement et glaçage.

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