L’articulation entre le talus et le calcanéum peut parfois être le siège de lésions qui provoquent des douleurs et une perte de fonctionnalité. Lorsqu’un traitement médical n’est plus suffisant pour assurer un confort satisfaisant, une arthrodèse sous talienne peut être recommandée pour fusionner les deux os. Sa réalisation sous arthroscopie est moins invasive qu’une opération « à ciel ouvert » et permet de réduire le risque de complications.
Arthrodèse arthroscopique sous talienne : qu’est-ce que c’est ?
Premier os du pied, surmonté par le couple tibia-péroné, le talus est aussi en contact sur sa face inférieure avec le calcanéum, os du talon. On appelle arthrodèse arthroscopique sous talienne, l’intervention chirurgicale qui a pour but de fusionner ces deux os l’un à l’autre, en bloquant leur articulation naturelle, sous arthroscopie et non pas en pratiquant une incision de taille importante pour opérer « à ciel ouvert ».
L’arthroscopie est une technique qui permet, grâce à une mini-caméra, de visualiser l’intérieur d’une articulation et d’y travailler avec des outils de taille extrêmement réduite. Le caractère invasif de la chirurgie est donc considérablement diminué, puisque seules des incisions minuscules sont nécessaires. Cela réduit un certain nombre de risques, notamment ceux liés au développement de complications cutanées ou infectieuses
L’arthrodèse arthroscopique sous talienne est indiquée en cas d’atteinte articulaire, quelle qu’en soit la cause, de l’arthrose le plus souvent mais aussi un traumatisme (fracture), et que des mesures médicales ne sont plus suffisantes à prendre en charge les douleurs dues à cette lésion et à assurer un degré de fonctionnalité suffisant.
Arthrodèse arthroscopique sous talienne : déroulement
La chirurgie a généralement lieu sous anesthésie locorégionale. Elle dure de 45 à 90 minutes. Une fois l’anesthésie effective, les incisions nécessaires sont réalisées. Leur taille ne dépasse jamais quelques millimètres et la voie d’abord de l’articulation est préférentiellement postérieure.
Le dispositif visuel (fibre optique, système d’éclairage, caméra miniaturisée) et les instruments chirurgicaux nécessaires, sont ensuite introduits dans l’articulation via les incisions.
Grâce à la caméra, le chirurgien suit et contrôle ses gestes sur un écran. Ils consistent à « nettoyer » les surfaces articulaires du talus et du calcanéum, pour se débarrasser du cartilage et donner accès au tissu osseux (« avivement sous-chondral »), en utilisant des outils variés (ostéotomes, fraises motorisées, curettes). Talus et calcanéum sont ensuite fixés l’un à l’autre grâce à deux vis en titane.
Après l’intervention
Grâce à cette technique sous arthroscopie, l’intervention a le plus souvent lieu en mode ambulatoire. Le patient doit porter une botte amovible pendant 6 à 8 semaines et l’appui n’est pas autorisé avant la 3ème. La plupart des patients traités récupèrent une marche fluide, indolore, et peuvent de nouveau se livrer à leurs activités sportives, sans limitation particulière.
Néanmoins, puisque l’articulation talus – calcanéum participe normalement à l’adaptation et à la stabilité du pied et de la cheville sur les terrains instables, il est parfois possible que les sujets opérés rencontrent de légères difficultés dans ce genre de circonstances.
Enfin, les études disponibles mettent en évidence un taux de complications significativement plus bas par arthroscopie qu’en pratiquant une technique « à ciel ouvert ». La procédure arthroscopique diminue notamment le taux de pseudarthrose (absence de consolidation osseuse) et ses complications vasculo-nerveuses sont exceptionnelles.