Pour traiter chirurgicalement une rupture du tendon d’Achille, le transfert sous arthroscopie du tendon du muscle long fléchisseur de l’hallux (FHL), localisé dans la plante du pied, est une méthode efficace et de plus en plus pratiquée, y compris chez les sportifs de haut niveau. Elle permet généralement une récupération totale en environ 3 à 6 mois.
Rupture du tendon d’Achille aiguë et chronique
Le tendon d’Achille, aussi appelé tendon calcanéen, relie un muscle situé dans le mollet (muscle triceps sural) au talon (calcanéum). Bien que ce soit l’un des tendons les plus robustes du corps humain, sa faible vascularisation explique qu’il soit pourtant exposé à des risques de lésions significatives.
Plus spécifiquement, la rupture du tendon d’Achille est le plus souvent observée chez les sujets masculins aux alentours de la quarantaine et qui pratiquent des sports nécessitant une forte mobilisation de la cheville, comme le football ou la course à pied. Dans leur cas, le manque d’échauffement, la déshydratation ou une progression sportive trop rapide sont souvent à l’origine de la blessure.
Au-delà de cette catégorie de population, il existe certains facteurs favorisants : surpoids, tendinite préexistante, port fréquent et excessif de charges lourdes ou encore certaines pathologies telles que l’arthrite ou le diabète.
On appelle « rupture aiguë du tendon d’Achille » une lésion brutale et douloureuse qui a souvent lieu au départ d’un sprint, quand le tendon est exposé à une force équivalente à 5 ou 6 fois le poids du corps. Pour leur part, les lésions « chroniques » trouvent souvent leur origine en une blessure initiale mal prise en charge de façon médicale. Elles se traduisent par une instabilité voire une impossibilité complète à se tenir sur la pointe du pied.
Prise en charge des lésions du tendon d’Achille par transfert arthroscopique du FHL
Pour prendre en charge une lésion du tendon d’Achille, un traitement conservateur peut parfois être préconisé, par stabilisation de l’articulation dans une orthèse dynamique pendant 2 mois ou immobilisation plâtrée statique pendant 6 semaines.
Dans d’autres cas, une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire. Le transfert arthroscopique du tendon du muscle long fléchisseur de l’hallux (FHL) constitue de ce point de vue une solution de plus en plus pratiquée. Cette méthode a longtemps été réservée à la prise en charge de ruptures anciennes et négligées. Néanmoins, elle est aujourd’hui de plus en plus pratiquée en cas de lésion aiguë, y compris chez les athlètes professionnels. Le FHL est un muscle allongé et épais localisé au niveau de la fibula (péroné) et relié par son tendon au gros orteil (hallux) dont il assure la flexion.
Le principe de cette méthode est de récupérer le tendon du FHL derrière la cheville afin de le dérouter pour qu’il puisse remplacer le tendon d’Achille déficient. Selon les cas, l’intervention a lieu sous anesthésie générale ou loco-régionale.
Après l’opération, pour assurer une bonne cicatrisation du tendon, une immobilisation par le port d’une « botte de marche en équin » est nécessaire. Elle est totale pendant 3 semaines, puis seulement partielle les 3 semaines suivantes, période au cours de laquelle démarre la rééducation en kinésithérapie
Chez la plupart des patients traités, une marche fluide et sans aide est possible entre 6 et 12 semaines après la chirurgie et les sports doux, comme la natation et le cyclisme, sont envisageables 6 à 8 semaines après l’intervention. La course à pied peut généralement être reprise dès le 3ème mois, d’abord sur tapis. Enfin, il faut attendre de 4 à 6 mois pour pratiquer de nouveau des sports plus exigeants pour le tendon d’Achille.