Quand des mesures conservatives ne suffisent pas, la chirurgie des orteils en griffe doit être pratiquée pour prendre en charge correctement la pathologie. Après celle-ci, il est indispensable que le patient s’impose une phase d’auto-rééducation. Si elle s’avère insuffisante, elle peut être suivie de séances de kinésithérapie.
Orteils en griffe : généralités
Mis à part l’hallux, les orteils sont composés de trois phalanges respectivement appelées « proximale » (la plus proche du pied), « moyenne » ou « distale » (la plus éloignée). La pathologie dite de « l’orteil en griffe » correspond à des déformations des articulations interphalangiennes. Elles font que le ou les orteils touchés apparaissent anormalement fléchis, voire recroquevillés. Ce trouble induit des douleurs, car l’appui au sol est modifié, des cors ou des durillons se forment et la marche devient difficile, avec souvent un frottement important dans la chaussure voire des plaies apparaissant et se surinfectant.
Les causes de cette affection sont variées. En particulier, elle touche principalement les femmes au-delà de 50 ans et le port de chaussures trop serrées, une hyperlaxité ligamentaire et certains aspects héréditaires constituent des facteurs favorisants.
C’est toujours un traitement médical qui est proposé en première ligne. Il se base sur des mesures orthopédiques (chaussures et semelles adaptées, orthèses) accompagnées de soins de pédicure pour éliminer les cors et les durillons, ainsi que de la kinésithérapie. Néanmoins, une intervention chirurgicale doit parfois être envisagée en consultation si les mesures conservatives précédentes ne donnent pas de résultats concluants.
Quelle rééducation après la chirurgie ?
Bien que non systématique, la rééducation avec un kinésithérapeute (mobilisation assistée, renforcement musculaire, correction des appuis et de la posture) après la chirurgie des orteils en griffe est parfois nécessaire. Habituellement, elle peut alors débuter après une phase d’auto-rééducation qui est pour sa part obligatoire, afin de récupérer une bonne mobilité et éviter les récidives.
Les exercices que doit pratiquer le patient incluent de la mobilisation passive. Assis et en utilisant ses mains, le sujet doit étirer doucement ses orteils vers le haut et le bas, en maintenant chaque position 10 à 15 secondes. Des étirements actifs sont aussi nécessaires, notamment en posant le pied à plat et en essayant d’étendre les orteils, en les écartant et en les allongeant.
Par ailleurs, il est aussi essentiel de procéder à du renforcement musculaire, par exemple en essayant de froisser avec les orteils une serviette placée sous le pied ou en marchant sur différentes surfaces (sable, tapis épais…). Enfin, des massages de la plante du pied et des orteils avec une balle de tennis contribuent à améliorer la circulation et soulagent les tensions.
Dans la plupart des cas, ces exercices, pratiqués quotidiennement à deux ou trois reprises, favorisent une récupération optimale et évitent une éventuelle récidive. Dans le cas contraire, une rééducation avec un kinésithérapeute doit être mise en place.