Les douleurs au niveau du talon sont souvent la conséquence d’une épine calcanéenne ou aponévrosite plantaire. L’épine calcanéenne est une excroissance osseuse, elle n’est jamais la cause de la douleur, mais une conséquence. Il est fréquent de retrouver cette épine sur la radiographie alors qu’il n’y a pas ou plus de douleur. Les douleurs apparaissent souvent après une longue marche, la course à pied ou le port de chaussures mal adaptées. La douleur est talonnière et parfois irradiant sur la plante du pied ou en tendon d’Achille. Le terme épine calcanéenne n’est plus vraiment utilisé pour l’affection qui se développe autour de l’os du talon et l’on parle plutôt de fasciite plantaire ou d’aponévrosite plantaire. L’usage de ces appellations est dû au fait que l’épine calcanéenne elle-même n’est pas l’une des causes du mal. Plus de détails sur la fasciite plantaire à la suite de cet article.
Épine calcanéenne : cause et symptômes
La fasciite plantaire ou aponévrosite plantaire est une inflammation localisée au niveau de la plante des pieds et qui est causée par un étirement ou une rupture du fascia plantaire (une membrane fibreuse qui va de l’os du talon jusqu’à la base des orteils). Les personnes les plus atteintes sont généralement les sportifs ou les patients en surpoids, à cause de la sollicitation régulière de toutes les structures de leurs pieds. Mais, des causes beaucoup plus anodines peuvent être à la base de ce mal. En effet, le port de chaussure trop serré, ou même la marche régulière, pieds nus ou en tongs peuvent causer une épine calcanéenne.
Le symptôme le plus courant de la fasciite plantaire ou aponévrosite plantaire est essentiellement la douleur au talon. Cette douleur qui se manifeste pendant la marche ou lors d’une position debout prolongée et devient alors permanente.
Les douleurs sont liées aussi à la rétraction du complexe suro-achilléo-plantaire et notamment des gastrocnémiens (muscles des mollets). Certaines personnes peuvent avoir des phénomènes de crampes du mollet.
Épine calcanéenne / aponévrosite plantaire : traitement
Le traitement de l’épine calcanéenne n’est souvent pas compliqué. Toutefois, il peut arriver qu’un simple traitement médical ne puisse suffire dans certains cas. On a alors recours à la chirurgie pour soulager le malade.
Traitement médical
Le traitement médical de l’épine calcanéenne ou de l’aponévrosite plantaire fonctionne dans 90% des cas et repose sur trois points importants. Premièrement, il est conseillé au malade d’arrêter toutes activités physiques faisant intervenir le pied atteint afin de diminuer la pression sur l’aponévrose. Ensuite, des séances de massages ou d’ondes de chocs sont conseillées. Le plus efficace reste l’étirement quotidien des gastrocnémiens (du mollet) afin d’étirer toute la chaine musculaire postérieure. Enfin, des anti-inflammatoires non-stéroïdiens peuvent être prescrits afin d’accompagner le processus de guérison de la personne touchée. Si malgré toutes ces précautions, la personne touchée ne trouve pas satisfaction, ou qu’il y a récidive, une opération chirurgicale peut être alors nécessaire.
Opération
Un traitement chirurgical est envisageable uniquement en cas d’échec du traitement médical. Il se réalise en ambulatoire sous anesthésie locorégionale ou générale et dure 15 minutes environ. L’opération, qui jusqu’à récemment était lourde et invasive, permet désormais des suites plus simples.
2 types d’intervention peuvent être réalisées. La première s’attaque à la cause en cas de rétraction clinique de la chaîne postérieure et consiste en un allongement du gastrocnémien médial. Celle-ci se réalise par une incision de 2 cm derrière le genou. L’appui et la marche sont possibles immédiatement puis l’étirement est nécessaire pour éviter la cicatrisation sans effet d’allongement. La deuxième technique (traitement chirurgical percutané) consiste à réaliser une section de l’aponévrose médiale et des attaches musculaires avec résection de l’éventuelle épine calcanéenne par une mini incision du talon. L’excision de l’épine calcanéenne peut être faite à l’aide d’une fraise sous contrôle radiographique, mais absolument non nécessaire car encore une fois ce n’est pas la cause de la douleur.