On parle d’instabilité chronique de la cheville lorsque, chez certains patients, se produisent des entorses à répétition et que, plus généralement, il existe une sensation de laxité articulaire excessive voire des douleurs, notamment pendant la marche. Les causes de ce trouble sont le plus souvent d’origine traumatique et certains signes à connaître devraient systématiquement orienter le patient vers une consultation chez un spécialiste, pour mettre en place une prise en charge adaptée.
Instabilité de la cheville : définition et causes
La stabilité de la cheville est assurée par les ligaments latéraux et médiaux. Ils peuvent parfois être le siège d’une lésion, en particulier après un mouvement anormal de torsion (« mouvement de varus le plus souvent »).
Cette blessure ligamentaire est appelée « entorse » et peut présenter différents niveaux de gravité : simple étirement, déchirure partielle ou, pire, complète. Lorsqu’une entorse est suspectée, il convient de consulter un médecin le plus rapidement possible.
En effet, non ou mal soignée, l’entorse peut déboucher sur de l’arthrose quelques années plus tard ou rendre la cheville du patient instable. Il a alors l’impression que l’articulation est trop lâche, mal maintenue, et ressent des douleurs même pendant la marche. Cette instabilité chronique de la cheville l’expose par ailleurs à des entorses à répétition.
Outre cette origine traumatique, la plus fréquente, l’instabilité de la cheville est aussi parfois constitutionnelle : chez certains sujets, un ou plusieurs ligaments peuvent être trop lâches de façon congénitale. On parle alors d’hyperlaxité constitutionnelle de la cheville.
Instabilité chronique de la cheville : quels sont les signes qui doivent alerter ?
Certains signes caractéristiques d’une instabilité chronique de la cheville devraient systématiquement orienter les patients vers une consultation chez un spécialiste. Ainsi, celle-ci doit avoir lieu au plus vite quand la cheville a tendance à se dérober ou que des douleurs sont ressenties pendant la marche, surtout sur terrain accidenté et parfois même sur terrain plat et régulier. Sans parler d’entorse, l’instabilité de la cheville peut aussi se traduire par la formation d’un œdème.
Mais, au-delà des symptômes évoqués plus haut, d’autres signes, plus fins, sont aussi à surveiller. Par exemple, les douleurs ne peuvent être ressenties que lors de la course ou de la pratique d’activités sportives qui impliquent des mouvements de torsion de l’articulation ou des changements de direction rapides. Les patients atteints ont aussi souvent tendance à faire des entorses fréquentes sans raisons majeures, peuvent présenter une posture générale légèrement déséquilibrée ou avoir des difficultés à rester debout sur le pied concerné. Le simple fait de pratiquer certains sports avec un strapping ou une attelle voire arrêter certains sports, doit alerter car il ne faut pas laisser une instabilité chronique s’installer au risque d’aboutir vers une arthrose de cheville dans l’avenir. De plus, laisser une cheville instable peut entrainer des lésions chondrales (du cartilage) ou “LODA ou LODT” qui malheureusement elles sont irréversibles.
Dans tous les cas, seul un médecin spécialiste pourra poser un diagnostic précis, après examen clinique et parfois des analyses d’imagerie médicale variables (radiographie, échographie, IRM ou arthroscanner). Sur la base de ses conclusions, le praticien peut alors identifier le ou les ligaments concernés et décider du traitement le plus adapté au cas du patient. Il peut parfois simplement s’agir d’immobiliser l’articulation temporairement pour permettre la cicatrisation ligamentaire ou, pour les troubles plus graves, de pratiquer une intervention chirurgicale de réinsertion voire de reconstruction ligamentaire (ligamentoplastie de la cheville).
Quelle que soit le mode de prise en charge choisi, sa mise en charge précoce est essentielle, pour assurer au patient une récupération optimale et éviter le développement d’un phénomène arthritique qui peut sinon faire son apparition chez des sujets jeunes.